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  • Quimper, les couleurs du temps

Quimper, les couleurs du temps

Une ville et ses habitants révélés par la couleur

Les collections iconographiques de la ville de Quimper, riches de milliers de clichés, constituent un matériel historique habituellement saturé de nuances de gris. Ces scènes et ces sujets photographiées en noir et blanc ont été amputés de leur couleur originale par la technique employée alors. 


Un procédé informatique, basé sur l’intelligence artificielle, a été utilisé pour coloriser les clichés des Archives municipales. Ce même procédé a été utilisé pour générer la première œuvres d'art produites par un algorithme. Le logiciel n’a toutefois pas la prétention de donner des résultats parfaits.


La couleur restitue force et émotion à ces images que le noir et blanc maintenait à distance. Elle nous permet d’acquérir une connaissance renouvelée de cette société disparue qui semble rejoindre à nouveau notre fragile temporalité. La profondeur du champ de ces photographies colorisées s’en trouve modifiée et élargie. Tout à coup, des détails infimes, des sourires muets, les étoffes des costumes somptueux ou humbles, les regards des sujets captés un instant par l’œil du photographe, reprennent vie, deviennent intelligibles et nous atteignent. Ils nous regardent et nous les voyons. Nous croyons ainsi pouvoir toucher les sentiments qui habitaient ces témoins souvent anonymes, depuis longtemps disparus, de l’histoire quimpéroise petite ou grande et nous relier à eux.


Les clichés retenus dans le cadre de cette exposition mettent en lumière les événements, les mutations, les réalités historiques, culturelles, économiques, sociales, que connait la ville au cours des XIXe et XXe siècle.

Costumes et portraits

Costumes et portraits : album de famille

 Madame Petit, parente de l’épouse du Baron Richard

Arch. Mun. Quimper, 9 Fi, coll. C. Rocher, vers 1865

Le Baron Richard

Arch. Mun. Quimper, 9 Fi, coll. C. Rocher,  
vers 1870

Une bourgeoise de Quimper

Arch. Mun. Quimper, 25 Fi 60, Photographie Villard, vers 1865
Voici au centre le Baron Richard, préfet de Quimper sous le Second Empire. D’origine toulousaine, Charles Victor Richard a la spécificité unique d’avoir réalisé l’ensemble de sa carrière préfectorale dans le Finistère. Diplômé de l’École des Chartes, il exerce comme conservateur des archives de la ville de Rouen lorsqu’il est nommé, après la révolution de 1848, sous-préfet de Châteaulin puis de Morlaix. Il est ensuite promu préfet du Finistère. Il le restera pendant 17 ans - un record de longévité ! 
Le voici entouré de deux dames de la bourgeoisie du chef-lieu du Finistère. Quimper attire en effet une population aisée constituée de commerçants, de propriétaires terriens, de hauts fonctionnaires, civils et militaires, qui tiennent le haut du pavé quimpérois.

Bienvenus à l'école !

Quimper, ville de fêtes

La fête des Gueux dans les bois de Kérogan

Les Quimpérois n’ayant pas les ressources financières pour aller jusqu’à Bénodet ou Fouesnant prirent l’habitude de promenades et de pique-niques dans les bois bordant la baie de Kerogan. Alors que les fêtes des Cavalcades étaient réservées aux classes les plus aisées, les habitués de Kerogan organisèrent à partir de 1921 leur propre fête, plus 
populaire sous le nom de Fête des Gueux, titre de roture qu’ils portèrent fièrement pendant près de 30 ans. 
Arch. Mun. Quimper, 9 Fi, coll. S. Degouvestz et coll. D. Breton, 1923.

Quimper, ville de fêtes : le champ de courses

Les courses à Quimper

Arch. Mun. Quimper, 20 Fi 1-48, photographie Vergnhet, juin 1907.

Le champ de courses place de la Résistance

Arch. Mun. Quimper, 20 Fi 1-56, photographie Vergnhet, juin 1907.
Quimper figure parmi les toutes premières villes du Finistère organisatrices de concours hippiques. Les amateurs de chevaux viennent de loin pour assister aux courses sur le désormais célèbre hippodrome de Cuzon à partir de 1841. Au début du XXe siècle, les courses de chevaux se déroulent désormais au printemps sur le Champ de Bataille transformé pour l'occasion en champ de courses, choisi comme site plus proche de la gare. 
Le comité local des courses se charge des nombreux travaux de transformation de la place en champ de courses. Du gazon est semé et une piste est tracée pour les courses d'attelages et de trot. Des haies et barrières avec ou sans rivière sont quant à elles dédiées au saut. 

Quimper, ville de fêtes

Fêtes du centenaire de l’orphelinat de La Providence

L’histoire de la congrégation de droit pontifical l’Adoration perpétuelle du Saint Sacrement, née en 1836, à Quimper s’est longtemps confondue avec celle de l’orphelinat de la Providence, probablement le plus ancien du Finistère. L’œuvre est fondée par le Père François Langrez, ami de Jean-Marie de Lamenais, pour protéger et recevoir les jeunes filles orphelines. En 1936 d’importantes fêtes et processions célèbrent le centenaire de la création de l’établissement. On remarquera que dans cette foule, les coiffes et costumes bretons sont devenus l’exception. La plupart des jeunes femmes de Quimper adopte dès cette époque la mode citadine.
Arch. Mun. Quimper, 9 Fi, coll. de La Providence, photographie Villard, 1936.

Quimper, ville de fêtes

Quimper manifeste

Travail, loisirs et vie quotidienne

Quimper, quartier de Locmaria, port de pêche

On l’oublie trop souvent - ce cliché magnifique nous le rappelle - l’Odet n’est pas seulement la plus jolie rivière de France. Elle irrigue aussi une ville dotée d’un port de commerce et d’un port de pêche. En 1903, à l’époque de la crise de la sardine, on dénombre encore 77 marins pêcheurs quimpérois. Les équipages des bateaux de pêche sont composés généralement de 3 matelots et d’un patron. Ces pêcheurs « senneurs » naviguent sur l’Odet avec des filets d’une longueur pouvant atteindre 200 mètres. 
Les pêcheurs barrent avec leurs filets tendus dans les anses de la rivière la route aux poissons les plus estimés comme le saumon. Le port arme aussi six à huit anciennes grandes chaloupes sardinières qui exploitent les bancs de sable de la baie de Kerogan et pratiquent une pêche occasionnelle. 
Arch Mun. Quimper, 9 Fi, coll. S. Degouvestz, 1895.

Travail, loisirs et vie quotidienne 

Les ouvrières des ateliers de confection Le Glazic 

Situés à Penhars, dans le quartier du Pontigou, ces ateliers emploient une main d’œuvre ouvrière, composée de couturières souvent issue des campagnes environnantes. On notera les directives patronales affichées aux murs. 
Arch. Mun. Quimper, 24 Fi 1, coll. Mémoire de Penhars, photographie Villard, 1930.

Travail, loisirs et vie quotidienne :
Les halles et le marché

Le ventre de Quimper : les halles Saint François en 1968

En 1839, le plan d’urbanisme de Quimper prévoit la construction d’un marché couvert (halles),  à  l’emplacement  des  ruines de la  cour,  d’une  partie  du  cimetière  et  du collatéral de l’ancienne église du couvent des  Cordeliers.  Les  halles  couvertes sont  construites  en  1846-1847.  Elles restent presque inchangées et en activité jusqu’à  l’incendie  qui  les  détruits  dans la nuit du 27-28 août 1976. De nouvelles halles sont alors reconstruites au même emplacement  et  inaugurées  en  1979. 
Arch Mun. Quimper, 3 Fi 25-09, photographie Le Grand, 1968.

Le marché place Saint-Corentin

À la fin du XIXe siècle, on assiste à une certaine spécialisation des  marchés  quimpérois.  La  place  de  la  Tourbie  reste consacrée au marché aux bestiaux. En descendant la rue Élie Fréron, le visiteur débouche sur la place Saint-Corentin très  animée  elle  aussi.  Les  métiers  de  toutes  sortes  s’y côtoient : aiguiseurs de couteaux, petits sabotiers, potiers, marchandes de faïences, drapiers et chiffonniers s’installent autour de la statue du docteur Laennec devant la cathédrale et le café du Finistère. Les laitières se retrouvent quant à elles sur la place Médard et les cultivateurs de pommes de terre sur la place Saint-Mathieu. 
Arch. Mun. Quimper, 5 Fi 1, coll. V. Allard, vers 1895

Travail, loisirs et vie quotidienne

Remerciements et crédits

Les Archives tiennent à remercier pour leur aide et leur collaboration la Maison du Patrimoine, le Service reprographie et la Direction Communautaire des Systèmes d’Information.


Que soient également remerciés les donateurs de collections privées pour leur contribution.


Conception et textes : Archives municipales et communautaires de Quimper

Numérisation des documents : Archives municipales et communautaires de Quimper

Les ressources