Les photographies des devantures et des façades des commerces de détail racontent à leur manière l’histoire de la ville et témoignent de l’importance du monde des petits commerçants et des artisans dans le développement du tissu social et économique quimpérois du début du XXe siècle.
Les clichés ayant pour sujet les devantures de commerces quimpérois conservées par les archives municipales de Quimper sont rares. Ils répondent en effet à des commandes privées et sont édités en général en un petit nombre d’exemplaires. Ces photographies publicitaires servent tout à la fois de support à des correspondances commerciales et à faire de la publicité, on parle alors de « réclame » pour le magasin.
De 1850 à 1890, l’aspect général des rues commerçantes varie peu. Les vitrines et les devantures héritées du milieu du XIXe siècle sont d’une élégante sobriété. L’identité du commerce est simplement peinte sur le coffrage en bois sombre de la devanture. Les vitrines des commerçants de nouveautés offrent à la vue du passant leurs produits proposés au meilleur prix. La devanture répond ainsi à la curiosité inlassable du consommateur.
Notez que les trottoirs n’existent pas encore dans cette partie de la rue Kéréon. Le financement des travaux en reste pour partie à la charge des propriétaires riverains ; aussi faudra-t-il attendre les années 1920 pour que les principales artères commerçantes de Quimper soient enfin dotées de trottoirs.
Les Nouvelles Galeries sur la place
Saint-Corentin en 1911
L’arrivée des premiers grands magasins, place Saint-Corentin, en 1901, symbolise bien l’entrée dans la modernité du commerce quimpérois.
Cette enseigne, initialement dénommée « Bazar du Finistère » devient en 1911 (à l’occasion de la reconstruction de la façade de l’établissement) les « Nouvelles Galeries » dénomination jugée plus moderne par son propriétaire.
Le magasin est doté d’une structure métallique. Il est habillé d’une ample marquise adaptée à la hauteur du 1er étage et porte sur sa façade des éléments décoratifs en faïence de Quimper. L’établissement demeura à la pointe de l’aménagement commercial pendant de nombreuses années. Inspiré des grands magasins parisiens, les rayons s’y succédaient le long de galeries à étages, faisant le tour de l’établissement. Du rez-de-chaussée, on pouvait apercevoir le toit du magasin.
G. Anglaret, né à Rennes en 1864, directeur des Nouvelles Galeries, fut aussi un éditeur de cartes postales quimpérois.
Un magasin de corsets, rue Kéréon (vers 1909)
Une épicerie familiale, rue de Concarneau
Commerce
familial par excellence, l’épicerie de détail est omniprésente dans la plupart
des quartiers de la ville. On dénombre ainsi près de 90 commerces de ce type en
1914.
A noter que seule la patronne, Madame Le Coz, est vêtue à la mode citadine, tandis que ses employées et vendeuses restent fidèles au costume traditionnel en usage dans les familles quimpéroises aux attaches paysannes encore bien vivantes.
La librairie Le Goaziou, rue Saint-François (vers 1930)
Un horloger-bijoutier, rue du
Frout (vers 1935)
Situé
au 20, de la rue du Frout, la maison Bosque-Le Reste propose dans sa vitrine un
large éventail d’argenterie et de pièces d’horlogerie.
Signe des temps et du développement du tourisme international en Cornouaille, la mention « English spoken » est clairement apposée sur la vitrine du magasin à l’attention des visiteurs d’Outre-Manche.
Conception et textes : Archives municipales de Quimper
Numérisation des documents : Archives municipales de Quimper