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VERDUN 1916

"Qui n'a pas fait Verdun, n'a pas fait la guerre !"

 

Le 21 février 1916 à Verdun, les Allemands prennent par surprise l'armée française en pilonnant ses positions pendant 8 heures avec 2000 canons. Un million d’obus s’abattent sur les poilus. C’est un véritable déluge de fer et d’acier, prémices à une bataille d’une sauvagerie indescriptible qui dura près de 11 mois. 


Plus d’arbres, plus de tranchées, ni de positions, la terre de Verdun, après des mois de bataille et 53 millions d'obus, n’est plus qu’un gruyère sanglant où sont tombés 163 000  Français et 143 000 Allemands.


Verdun reste dans la mémoire collective la bataille emblématique de la Première Guerre mondiale. 70 des 95 divisions françaises ont combattu à Verdun. Au terme de 300 jours de combats acharnés, les troupes françaises ont repris la plupart des positions perdues pendant la bataille.


Verdun devient le symbole de la résistance française face l'agression allemande.


Afin de commémorer le centenaire de cette bataille, nous vous proposons une exposition virtuelle à partir d'une sélection de nos fonds d'archives et iconographiques.


Le départ pour Verdun

La voie sacrée à Verdun

Fonds Le Bloch (32 Fi), AMQ

Monsieur,

 […] Demain nous embarquons en  auto direction Verdun, l’ordre du jour vient de paraître pour notre corps le 33ème : Reprendre le terrain conquis par les Allemands et le tenir une fois repris. J’ai numéroté mes abattis et commandé un billet d’aller pour Nice ou Monte Carlo. Espérons que j’aurais autant de chance cette fois que la première pourvu que je n’ai pas la croix de bois c’est tout ce que je demande. Toutefois s’il m’arrivait malheur (ce que j’espère pas) ayez quelques fois l’obligeance  si cela ne vous dérange pas d’aller voir ma grand-mère qui reste, 3, place de Brest chez ma tante qui tient épicerie pour la consoler la pauvre vieille. Le n’ai pas reçu de ma mère de nouvelles depuis un mois je me demande  ce qu’elle devient. Je crains un malheur car avant que je parte au feu elle n’était pas très bien déjà. Que voulez-vous je suis né sous une mauvaise étoile et cela continuera […]


Lettre de Raymond Brière, (1916), 40 J 03


Sur le front français

Tranchée française devant Verdun

Fonds Le Bloch (32 Fi), AMQ

Boyau français secteur de Verdun

Fonds Le Bloch (32 Fi), AMQ

La vie dans les tranchées

Les Poilus souffrent particulièrement de la chaleur et de la soif en été et du froid rugueux et pluvieux de l’hiver qui rendent la vie aux tranchées particulièrement éprouvante.


En première ligne, leur quotidien se résume surtout à de longues heures d’attente rythmée de routine militaire faite de gardes, d’alertes, de relèves du courrier, de corvées de becquetance. Après les bombardements, de pénibles travaux de réparations et de creusements occupent les soldats dans les tranchées.


Les soldats doivent aussi faire face aux rats qui sortent la nuit et dévorent tout sur leur passage y compris les nombreux cadavres qui pourrissent à proximité des tranchées.

Les poux envahissent également les têtes, les corps et les vêtements et prolifèrent en raison de la promiscuité des tranchées.

Tranchée française à Vaux

Fonds Le Bloch (32 Fi), AMQ

La vie dans les tranchées

Tranchée de première ligne à Verdun

Fonds Guyonnet, AMQ

 




(…Nous avons 8 jours de repos sur 18 jours de tranchées.) mais toujours réparateur. Ce qu’il y a de bon surtout c’est que nous pouvons prendre des douches très souvent et laver proprement notre linge. Ce qui a pour effet de chasser pour quelques temps les « poux ». Ces animaux étant presque aussi dangereux que les Bôches.

Lettre de Joseph nicolas, (5 avril 1916), 40 J 23


De nécessaires moments de repos

La sieste

Fonds Le Bloch (32 Fi), AMQ

Lecture du journal et lecture du courrier

Fonds Le Bloch (32 Fi), AMQ

Des blessés par centaine de milliers






Michel Kernaleguen, a été évacué de Verdun suite à une éventration à l’endroit de l’appendicite en poussant sur une pièce de canon. Il relate sa vie à l’hôpital :

 

… ici à l’hôpital nous sommes trébien soignés par les sœurs. Comme la nourriture et tout mais il y ent a beaucoup des amputés soi les bras ou les chambes… D’après tout c’est la guerre….


Lettre de Michel Kernaleguen, 1916, 40 J 40, AMQ


Blessé à Verdun

Fonds Le Bloch, (32 Fi), AMQ

La mort au quotidien

Cadavre allemand

Fonds Guyonnet, AMQ

Au-delà de ce spectacle d’épouvante, le quotidien du poilu c’est la perte de camarades, tués ou grièvement blessés ; des soldats avec qui s’était bâtie une fraternité de boue et de sang.



Les poilus évitent de décrire trop précisément  le cauchemar du front et la violence des combats. Au-delà de l’autocensure imposée par l’Armée, comment décrire à ceux restés à l’arrière et sans les effrayer, l’indescriptible folie de la guerre.

Comment parler de sa peur, des hurlements des blessés et des jours de bombardements supportés dans un désert sans vie où l’air est chargé de la puanteur des corps en décomposition ?  Les actions d’une violence extrême, que le soldat en soit l’auteur ou la victime sont à  l’origine de traumatismes de guerre qui sont généralement restés muets. 


Nombre de mobilisés traumatisés en souffriront après la guerre.

Verdun, une terre de désolation

Le front allemand dévasté

Fonds Le Bloch, 32 Fi, AMQ

Tombes françaises sur la zone de combat

Fonds Le Bloch, 32 Fi, AMQ

La tranchée des Baïonnettes, symbole de la construction du sentiment patriotique après la Victoire

La tranchée des Baïonnettes

Fonds de l'Evëché, AMQ

Croix et tranchée des Baïonnettes

Fonds 4 Fi, AMQ

Biographies  des orphelins de Kerbernez dont les lettres ont été utilisées pour cette exposition

Raymond Joseph Pierre Marie BRIERE, sergent au 57ème Bataillon des chasseurs à pied

Né le 8 février 1892 à Quimper.

Mort pour la France le 24 mars 1917 des suites de ses blessures de guerre dans l’ambulance 5/38 à Vic sur Aisne.

Lettres conservées sous la cote 40 J 03, AMQ

 

Michel KERNALEGUEN, soldat au 4ème escadron, 3ème peloton Groupe Léger

Nous n’avons pas renseignement sur son état civil et de son passage à l’orphelinat de Kerbernez. Il est resté en contact avec monsieur Jacques, directeur de Kerbernez pendant toute la durée de la Première Guerre mondiale.

Lettres conservées sous la cote 40 J 40, AMQ

 

Joseph NICOLAS, 147ème régiment d’infanterie

Né le 28 décembre 1897. Il est admis à Kerbernez en 1910. Il reste en contact avec monsieur Jacques, directeur de Kerbernez pendant toute la durée de la Première Guerre mondiale.

Lettres conservées sous la cote 40 J 23, AMQ

Crédits

Conception et textes : Archives municipales de Quimper

Numérisation des documents : Archives municipales de Quimper. Les documents numérisés pour cette exposition sont issus, pour la plupart, d'une collection de plaques de verre remise aux archives de la ville de Quimper en 2014 par monsieur Le Bloch (32 Fi)