A l’occasion de la journée internationale des droits de la femme, venez découvrir une trentaine de portraits et d’instantanés de Quimpéroises anonymes saisis entre la fin du XIXe siècle et le milieu du XXe siècle.
Les femmes sont, il est vrai, très souvent représentées en costume traditionnel au sein des fonds iconographiques conservées par les Archives municipales et communautaires de Quimper. Au-delà de ces clichés, les Archives conservent également plusieurs photographies, provenant le plus souvent de fonds privés, d'une grande rareté. Elles permettent en effet d'apporter un éclairage nouveau sur la vie des Quimpéroises ; qu'elles soient bourgeoises, ouvrières, artisanes, commerçantes ou employées.
Autour de quatre thématiques : "Portraits de femmes", "Le travail au féminin", "Dans l'intimité des Quimpéroises" et "Femmes libérées" ; nous espérons pouvoir vous faire découvrir des clichés témoignant de l’émancipation féminine, d’autres rares et plus intimes des Quimpéroises dans leur intérieur et intimité, quelques portraits illustrant le goût changeant des modes, enfin plusieurs photographies témoignant du travail des femmes de Quimper.
Commerce féminin par excellence au début du XXème siècle, l’épicerie est présente dans la plupart des quartiers de la ville. Le plus souvent, seule la patronne est vêtue à la mode citadine, tandis que ses employées et vendeuses restent attachées au costume traditionnel en usage chez les Quimpéroises.
Après la Première Guerre mondiale, les effectifs des femmes
dans la fonction publique connaissent une forte croissance. Les PTT vont
constituer l’un des principaux bassins d’emplois pour ces jeunes femmes
brevetées et soucieuses d’indépendance. La photographie prise en 1928 montre les
opératrices du central téléphonique de Quimper, les « demoiselles du
téléphone ».
Situés dans le quartier du
Pontigou, ces ateliers emploient en 1930 une main d’œuvre féminine composée de
couturières souvent issues des campagnes environnantes. Le travail est dur, les
machines génèrent des cadences de travail élevées et les ouvrières sont souvent
payées à la pièce confectionnée.
Pendant la Première Guerre
mondiale, les infirmières et conductrices de la Croix Rouge quimpéroise ont été
très présentes aux côtés des soldats blessés au front et soignés dans les
nombreux hôpitaux temporaires ouverts en ville. Certaines accéderont au retour
à la paix aux études de médecine.
Pendant, longtemps les femmes par
convenance et tradition religieuse imposées par les sociétés masculines ont
caché leurs cheveux. Sortir sans chapeau, sans coiffe, « en cheveux »
était encore mal vu par la société de la première moitié du XXe siècle comme un
manque d’éducation. Cette photographie toute en cheveux réalisée dans les
années 1920 est donc particulièrement rare et annonciatrice d’une émancipation
féminine.
Les scènes d’intérieures sont
longtemps restées très rares. L’appartement est celui de l’épouse d’un officier du
régiment de Quimper, le 118 RI. La chambre est particulièrement intéressante,
lourde tenture, couette imposante pour lutter contre la froidure hivernale. Un
crucifix est pointé au ciel du lit. Le
second cliché est celui de Madame dans son salon, en tête à tête avec son petit
chien. La décoration et l’ameublement typique des intérieurs bourgeois
signalent au visiteur une certaine opulence en lien avec la multiplicité
des meubles et bibelots offerte au regard.
Voici les pièces de réception de
l’épouse du sénateur-maire de Quimper. L’intérieur bourgeois se signale par une
très grande profusion, pour ne pas dire accumulation, de lourds mobiliers de
style, de lustres de cristal, d’objets décoratifs, de souvenirs familiaux et de
peintures. Quelques meubles japonisants font entrer une timide modernité dans
cette riche famille de Quimper dont l’intérieur se veut refléter la réussite sociale et
politique.
Ce cliché intimiste d’une mère et
de ses enfants à table signale une scène familiale universelle mais pourtant très
peu photographiée. Nous sommes ici assez
loin des salons luxueux mais néanmoins, la nappe brodée, les verres en cristal,
la carafe d’eau signalent une famille quimpéroise située probablement
dans la classe moyenne des années 1925-1930.
Ce cliché remonte
vraisemblablement au début des années 1910. Une fière cavalière, assise en
amazone conduit 2 chevaux de course sur les quais de l’Odet, peut-être à
l’occasion de l’une des nombreuses courses hippiques qui étaient organisées sur
le Champ de Bataille (actuelle place de la Résistance).
Il faut attendre les années 1920
pour découvrir les premiers clichés montrant des femmes conduisant des automobiles à Quimper. Cependant, il faudra attendre la seconde
moitié du XXe siècle pour que la voiture devienne, ce que l’on considérait
alors, comme un symbole d’émancipation et de liberté populaire.
Conception et textes : Archives municipales et communautaires de Quimper