Les archives possèdent plusieurs cartes postales anciennes sur le jardin du théâtre. C'est l'occasion de présenter ici, une petite histoire des jardins quimpérois.
Le déclassement des remparts au siècle des Lumières conduit au remblaiement des anciennes douves et permet d’importants travaux d’embellissement financés par les Etats de Bretagne.
Le Parc Costy s’étend désormais de la porte Saint-François jusqu’au confluent. Cette promenade, très prisée, est qualifiée de « lieu le plus agréable de Quimper ».
Le champ de Viarmes (actuelle place de la Résistance) transformé en place publique vers 1740 et les allées de Locmaria sont plantés d’ormeaux et de platanes.
Le Frugy entre dans le domaine public en 1804 (legs Le Déan). En 1827, la Ville fait l’acquisition de terrains appartenant à la famille Le Bastard de Kerguiffinec pour le prolongement de la promenade. Des escaliers en granit sont construits et une terrasse est aménagée. Afin que les Quimpérois puissent musarder sur le mont en toute quiétude, un poste de gardien est créé pour surveiller les éventuels malandrins qui s’amuseraient à piétiner fleurs et arbustes. Celui-ci est aussi chargé de signaler les quelques prostitués qui proposent leurs charmes tarifés dans les fourrés du mont Frugy.
La création du boulevard de Kerguelen prolongé jusqu’à la gare permet à la municipalité de créer en 1882 un jardin destiné aux enfants et aux vieillards entre le nouveau boulevard et le mur des remparts de l'évêché. Ce n’est qu’après-guerre que le jardin des remparts devient un jardin à la française et que les grilles sont enlevées.
La construction d’un théâtre en 1904 est l’occasion d’aménager un beau jardin de style anglais pensé comme un complément architectural à la salle des fêtes et planté d’essences rares : ginkgo biloba, séquoia géant, tulipier de Virginie. Un système de canalisation alimente en eau un grand bassin surmonté d’un petit pont de bois. De vastes parterres fleuris et des statues en bronze jugées voluptueusement scandaleuses complètent ce tableau. Plus tard, une fontaine Wallace y est installée.
Le gardien assermenté du jardin y relève chaque semaine près d’une vingtaine d’infractions allant de l’arrachage de fleurs à la pêche aux gardons dans le lac du jardin en passant par les comportements licencieux de quelques jeunes gens qu’il n’hésite pas à verbaliser.
Peu à peu la ville s’embellie. Après 1945, la place Saint-Corentin est à nouveau pourvue de tilleuls et que les quais sont replantés de marronniers rouges. L’architecte de la ville plaide pour l’établissement d’un jardin entre la rue des Douves et le rempart.
En 1979, le jardin privé de la Retraite est ouvert au public deux ans après la fermeture du Cours Notre-Dame d’Espérance. C’est un jardin exotique et pittoresque surplombé, depuis 2013, du jardin méditerranéen de la paix.
Le jardin de Locmaria est, quant à lui, aménagé en 1997 dans l’esprit conventuel. C’est essentiellement un jardin de plantes céréalières, comestibles et aromatiques.
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